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Chapitre V (suite) Histoire des ponts |
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Aisy - Pont du XVIIIe siècle et un pont de chemin de fer, détruit en 1870, pour
empêcher le passage des Prussiens sur la voie ferrée.
Perrigny - Assez beau pont de sept arches à plein cintre ; XVIIe siècle.
Cry - L'un des ponts les plus grands de la rivière : a plus de cent pas de longueur ; douze arches en pierre,
quelques arcs légèrement ogivaux ; XVIe siècle.
Nuits - Pont à deux arches de
dix mètres d'ouverture, construit en 1730 par Goualle, architecte à Auxerre, sur
les devis d'Herbet, architecte à Paris.
Fulvy - Pont de cinq arches à plein cintre ; XVIe siècle, restauré en 1826.
Pacy - Pont de huit arches à plein cintre ; XVIe siècle.
Lézinnes - Pont de près de cent mètres de longueur, à huit arches plein cintre ; fin du XVIe siècle.
Argentenay - Quatre ponts en pierre élevés sur les trois bras de l'Armançon et sur le canal de Bourgogne.
Saint-Vinnemer - Pont à neuf arches à plein cintre.
Commissey - Le pont fut entièrement ruiné en 1816 par deux crues extraordinaires de l'Armançon. Il
n'était pas encore reconstruit en 1822. La commune projetait d'employer à cette
oeuvre 30.000 francs, produit d'une coupe de bois. En 1838, le Conseil général
alloua 1.500 francs pour y subvenir.
Tonnerre - Le pont de Notre-Dame portait
autrefois une chapelle sous l'invocation de la Vierge. Il rut réparé en 1574,
après une inondation qui enleva les carreaux du pilier de la chapelle et la
deuxième arche du côté d'Epineuil (1).
Le pont de Saint-Nicolas, aujourd'hui de la
scierie, est sur la rivière du côté d'Epineuil. Il est formé de six arches à
plein cintre.
Flogny - Pont suspendu en fil de fer. Avant 1828, les habitants de
Flogny et des villages aux environs n'avaient d'autre moyen pour passer sur la
rive gauche de l'Armançon que par un bac entretenu par le propriétaire du moulin
de ce lieu. Ce moulin ayant été transporté sur un autre emplacement, la rivière
tantôt par son dessèchement, tantôt par la rapidité dangereuse de son cours,
rendait le gué et le bac impraticables.
C'est alors, en 1826, que fut conçu le
projet de la construction d'un pont. Après quelque temps de négociations avec
l'administration, M le marquis Anjorrant, propriétaire du château et de la terre
de Flogny, animé de l'amour du bien public, et voulant rendre un grand service à
son pays, offrit de faire construire le pont suspendu de Flogny moyennant 37 000
francs. Le préfet accepta ces propositions et le pont fut construit en 1828. On
dit que c'est le premier dans ce genre qui ait été établi dans le département.
Pont de Saint-Florentin - La première pierre du pont actuel a été posée le 16
septembre 1793. En l'an IX, il n'était pas terminé. L'année suivante, la ville
fit des instances pour son achèvement. Ce pont est à trois arches de 18 m 05 à
0,49 d'ouverture, les piles et culées en maçonnerie, arcs en bois.
Pont de Brienon - Brienon, situé sur la rive droite de l'Armançon étant, dès les
premiers siècles du moyen âge, une des plus grandes terres de l'archevêché de
Sens, dut avoir, de bonne heure aussi, un pont sur cette rivière pour l'usage de
ses seigneurs et de leurs vassaux. C'était encore, pour les pays de la vallée,
l'unique point de passage de la rivière à plusieurs lieues au-dessus et au-dessous,
car ce pont était, au XVIe siècle le seul qui existât entre Joigny et
Tonnerre. Il était regardé, plus tard, comme étant sur une rivière royale et
devait être entretenu par le Roi. Cette qualité lui a toujours été reconnue, et
les archevêques de Sens, seigneurs de Brienon, n'y percevaient aucun péage. En
1628, il figure sur l'Etat du Roi "pour le faire réédifier".
Le pont de Brienon fut tellement endommagé par "l'impétuosité des eaux", au mois de
janvier 1505 (ou 1506) que trois grandes arches s'écroulèrent. Aussitôt, vif
émoi dans le pays "parce que c'est le passage du quartier de la Champagne pour
aller en l'Aucerroys, Bourgogne et des pays de par delà". Sur la plainte des
procureurs de la communauté de Brienon, des personnes notables des villes et des
villages circonvoisins sont convoquées par devant deux notaires de la prévôté de
Brienon, pour constater la chute des ponts et la nécessité de les rétablir. Les
témoins sont nombreux et attestent tous le fâcheux accident arrivé aux ponts et
insistent sur l'urgence de les reconstruire.
Un nouvel accident arriva au pont
en 1571. La débâcle des glaces y causa de grands dégâts, et pour les réparer,
les habitants de Brienon furent imposés par lettres patentes, ainsi que les
communautés voisines intéressées au passage du pont. Celles-ci étant
récalcitrantes au paiement de leur côte part d'impôt, il fallut leur intenter
des procès, et alors, elles alléguèrent que la principale cause de la ruine du
pont était dans les retenues d'eau des moulins établis sur le même pont. Les
habitants de Brienon demandèrent ensuite à l'archevêque, leur seigneur, la
cession du droit de minage sur les grains pour les aider à payer les frais de
réparations.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le pont de Brienon fut la cause de
nombreux procès. L'archevêque fut déchargé de son entretien par ordonnance du
Bureau des finances du 26 septembre 1687.
Le pont avait neuf arches. La grande
arche où passaient "les flottes de bois" tomba vers 1750 et, en attendant la
réfection du pont les habitants de Brienon furent obligés, pour traverser la
rivière, de chercher un gué qui était très variable suivant le courant des eaux.
Le caractère public du pont fut enfin défini par un arrêt du Conseil d'Etat du
13 mai 1766, confirmatif de l'ordonnance de 1687. En voici les termes :
Le Conseil, L'archevêque, qui avait seulement à sa charge une partie du pont qui conduisait
à ses moulins, laquelle était en bois, la fit reconstruire en 1748 en une belle
arche de pierre de 40 pieds de large sur 20 pieds de haut et qui coûta 17 000
livres.
Un mémoire de 1768, émané des gens d'affaires de l'archevêque, démontre
encore que le pont de Brienon est un ouvrage royal, et qu'il a toujours été
réparé aux frais du Roi et des communautés d'habitants, et non à ceux de
l'archevêque ;
Que la chute du pont ne provient que des dégradations causées à
l'arche par où passent les trains, par l'impétuosité de l'eau trop resserrée en
cet endroit. Mais, l'année suivante, les intéressés au flottage ripostent que
l'entretien du pertuis est à la charge de l'archevêque (ce qui parait évident),
et que la question de la responsabilité de la réparation du pont est une affaire
distincte.
Le pont de Brienon a été reconstruit en 1821. Il est formé de quatre
arches de 17 mètres 50 d'ouverture chacune ; les piles et culées sont en
maçonnerie ; les arcs en bois de 17 mètres 50 de corde et de 2 mètres 15 de
flèche.
Cheny - Pont à six arches à plein cintre ; XVIe siècle. Il n'existait
pas en 1506.
Bac de Percey - Le défaut de pont sur l'Armançon rendait difficile
aux habitants de Percey et de Butteaux, canton de Flogny, la communication avec
la rive gauche de cette rivière et avec les villages de Villiers-Vineux,
Jaulges, Chéu, etc. Le comte d'Ailly, seigneur de Percey, voulant porter remède
à ce fâcheux état de choses, obtint du Roi la permission d'établir un bac sur la
rivière en 1778.
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(1) Ce pont fut restauré en 1613 et en 1855. Il est en maçonnerie avec onze arches en plein cintre. |